Chère brigande, Lettre à Marion du Faoüet

Michèle Lesbre

Sabine Wespieser Éditeur

  • Conseillé par (Libraire)
    5 août 2017

    Mélancolie rebelle

    « Chère Brigande », la lettre d’une femme engagée à une jeune rebelle que trois siècles séparent mais qu’une belle utopie, le respect de l’être humain, rapproche dans le rêve d’un monde meilleur.

    Tous les romans de Michèle Lesbre sont autant de chemins vers des personnages singuliers, dans une douce mélancolie et un style lumineux et concis. Comme dans « Chemins », une scène de la vie quotidienne va déclencher chez Michèle Lesbre, un travail de mémoire tout en tissant une passerelle entre notre siècle et celui des Lumières.
    De retour à Paris avec l’hiver, après un long exil volontaire, la narratrice observe dans sa rue une jeune femme installée dans le plus grand dénuement devant une ancienne boutique. Elle a le sentiment de la reconnaître et de l’avoir déjà rencontrée chez des amis lors d’une soirée d’anniversaire. Malgré son apparence de madone hors du temps à la chevelure flamboyante, les regards d’indifférence des habitants du quartier semblent l’avoir plongée dans un état de détachement désabusé. Elle refuse toute aide, quelle qu’elle soit, de sa voisine éphémère, la laissant dans un état ambigu de gêne et de culpabilité. Avec l’arrivée des journées plus clémentes du printemps, la rebelle sans-abri disparaît, ne laissant pour seule trace qu’un graffiti sur le mur « Où es-tu Marion ? ». Cette disparition soudaine et l’inscription laissée, provoque un trouble chez l’auteure qui se laisse tenter par le désir d’écrire une longue lettre à une autre Marion, brigande bretonne du XVIIIe siècle qui l’a toujours fascinée, elle qui a pour éternel refuge, cette région au bord de l’océan. Marion du Faouët était une gamine effrontée qui avait grandi à l’école de la vie. Une joyeuse voleuse aux cheveux acajou, amoureuse de la vie qui enflammait le cœur des hommes et qui comme Robin des Bois, dépouillait les riches pour redistribuer l’argent aux pauvres. La liberté était sa force.
    Raconter le destin de cette insoumise, renvoie la narratrice à sa propre vie. Elle fait le parallèle avec ses engagements passés et se rappelle ses blessures peut-être jamais cicatrisées mais qui pourtant ne la feront pas renoncer à ses belles utopies de femme militante ayant le sentiment d’être devenue une étrangère dans notre monde abîmé.


  • Conseillé par
    31 juillet 2017

    vie moderne

    De l’auteure, je gardai un souvenir ému du Canapé rouge. Une lecture toute en sensibilité.

    Je n’ai pas été déçue avec ce dernier livre, qui est une lettre à Marion du Faoüet, une jeune brigande du 18e siècle.

    La narratrice part sur ses traces, mais c’est surtout l’occasion pour elle de nous parler de notre monde moderne, notre vie si connectée qui a perdu tout goût de la révolte.

    Marion, elle, incarne cette jeunesse illettrée mais insoumise, qui vole aux riches pour donner aux pauvres, même après avoir été torturée avec le feu et exposée à moitié nue en place publique.

    J’ai aimé découvrir cette rebelle qui a brûlé sa vie pour un peu de justice.

    L’écriture de Michèle Lesbre est toujours un enchantement, qui fait naître des images fortes à partir de peu de mots.

    L’image que je retiendrai : Celle de la narratrice devant la mer bretonne, une retrouvaille riche en émotion.

    http://alexmotamots.fr/chere-brigande-michele-lesbre/