Dear American Airlines
EAN13
9782841116140
Éditeur
NiL éditions
Date de publication
Collection
Les Affranchis
Langue
français
Langue d'origine
anglais
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Dear American Airlines

NiL éditions

Les Affranchis

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782841116140
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Désespéré, à bout de nerfs, un bloc de papier posé en équilibre sur son sac à
dos, Benjamin R. Ford aurait voulu éviter de devoir brosser son propre
portrait... A cinquante-trois ans, il a aussi prodigieusement raté sa carrière
de poète que réussi celle d'alcoolique ; ses nuits héroïques de mondanité
littéraire ne peuplent que ses rêves sur canapé clic-clac, il survit dans un
trois-pièces sordide grâce à ses traductions, et les femmes de sa vie ont
toutes claqué la porte, sauf sa mère, qui est schizophrène, impotente et sous
sa responsabilité ! Benjamin R. Ford, dit Bennie, aurait également souhaité ne
pas rendre de comptes sur le voyage qu'il entreprend, de New York à Los
Angeles, mais le vol en correspondance étant retardé depuis des heures, il est
bloqué à l'aéroport de Chicago, bouillant de colère et de frustration : cette
fois, si sa dernière chance de ne pas complètement rater sa vie est en train
de lui filer sous le nez, c'est uniquement la faute d'American Airlines, et
par conséquent, il va le leur faire savoir ! Le retard de cet avion n'est pas
un contretemps : c'est un drame, une tragédie aux conséquences irrattrapables.
Car assister à la cérémonie de mariage de sa fille, Stella, était le seul
espoir de Bennie d'établir enfin un semblant de relation avec elle, de se
faire pardonner son absence, d'assumer son rôle de père avec une bonne
vingtaine années de retard, de devenir enfin un homme, de prendre un nouveau
départ... Or, précisément, ce départ est déprogrammé par la scandaleuse
incompétence d'une compagnie aérienne ! Ce qui commence comme une lettre de
réclamation pour obtenir le remboursement d'un billet à 392,68$ prend peu à
peu la forme d'une confession emportée, furieuse et drôlissime, où tous les
échecs d'une vie dansent une bacchanale frénétique pour être revisités dans
une ultime tentative de libération.

Jouant cartes sur table, Jonathan Miles n'a pas choisi d'écrire un roman sous
forme de lettre, mais une lettre sous forme de roman : il est hanté par la
question de la temporalité, de l'utilité du courrier, du mystérieux accueil
que lui réservera son destinataire. Son style chaloupé, coupé dans son premier
élan, et reprenant résolument sa verve dans de longues phrases aux incises
rythmiques, passe du registre littéraire soutenu au dialogue le plus aérien.
La mise en abîme de l'écriture épistolaire dans le travail de traduction de
Bennie surprendra le lecteur par son habileté et son originalité. Miles nous
prouve, dès ce premier roman, qu'il écarte d'emblée toute facilité : courrier
administratif détourné, Dear American Airlines montre comment l'écriture
romanesque la plus créative a tout à gagner d'une forme épistolaire ici
exploitée avec une imagination, une verve et une énergie exceptionnelles.
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