Ferroviaires, le train de banlieue comme portrait du monde
EAN13
9782814500617
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
La Machine ronde
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Ferroviaires

le train de banlieue comme portrait du monde

PublieNet

La Machine ronde

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782814500617
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    3.49
Le réel contemporain, celui des hyper-métropoles, est foisonnant et complexe.
Pourtant, c’est lui qui recèle les traces du destin de la communauté, ce que
nous inscrivons, dans le présent, de notre éventuel devenir. Le réel ne cache
rien : la misère, les conforts, le doute comme la crasse ou le rire, et les
fenêtres.

Pour peu que ce réel soit en mouvement, gens qui montent, descendent,
agissent, parlent, et eux-mêmes emportés avec la ville, géométries, noms,
immeubles, défilant sur les vitres, alors c’est une arme pour le retourner, ce
réel invisible, comme un gant. C’est l’acte de violence de l’écrivain. Il
nomme, il se saisit de la vibration du visible et en fait langue. Alors nous
sortons renforcés, même si la détresse du réel est la même.

Sereine Berlottier a publié chez Fayard un livre étonnant et angoissant, Nu
précipité dans le vide, marche enquête vers le suicide de Gherasim Luca, avec
archives et bibliothèques, mais surtout travail sur la répercussion intérieure
de cette approche, l’ombre active et grandissante qui se fait en vous-même
dangereuse.

Elle a récemment publié à La Rivière Echappée (collection dirigée par François
Rannou), Chao praya, et est membre de la rédaction de remue.net.

J’ai toujours eu fascination (et cette mise en ligne pourrait paradoxalement
être dédiée à Julien Gracq) à comment l’outil littérature pouvait inscrire du
réel ne disposant pas encore de sa propre représentation. Lorsque j’ai écrit
paysage Fer, la ligne de train Paris-Nancy me permettait une remontée vers mon
propre temps, la province, l’échelle des villes, le travail (métallurgie,
mines) à son origine. J’ai cette même fascination pour le paysage urbain, et
ce que Edward Hopper, par exemple, nous a appris pour sa saisie cinétique.
Récemment encore, sur le même trajet qu’explore, 1ère moitié aller, 2ème
moitié retour, le texte de Sereine Berlottier, j’avais fait une série de
photographies.

Ce qui est fascinant, c’est comment la littérature, à condition de se charger
de l’expérience poétique, du dessin de la phrase, peut aborder ces cinétiques,
ces géométries, cet anonymat, et la répétition des jours – aller-retour
professionnel de Paris à la bibliothèque d’une ville nouvelle, mais pas besoin
d’en parler, ce n’est pas évoqué dans le texte, et c’est écrit longtemps après
qu’on ne le fait plus, ce trajet...

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