Le canton, un territoire du quotidien ?
EAN13
9782753566637
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le canton, un territoire du quotidien ?

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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En 1789, l'Assemblée constituante raya d'un trait de plume les complexes
divisions territoriales de l'Ancien Régime. Elle institua, d'une part, les
départements, qui ont subsisté jusqu'à nos jours, et, à l'autre extrémité,
elle donna le statut de « commune » à près de 38 000 collectivités, paroisses
et communautés. Le maillage communal a lui aussi perduré jusqu'à l'époque
actuelle : c'est là une particularité unique en Europe mais apparemment
indestructible. Cet émiettement frappa tout de suite les contemporains. Si
certains le regrettèrent, ce fut trop tard. Mais on imagina très tôt de
regrouper certaines fonctions à un échelon supérieur. Les juges de paix, les
brigades de gendarmerie, les curés doyens, ne pouvaient exercer leur action
dans le cadre d'une seule commune. Certains scrutins exigeaient un
regroupement minimum des électeurs. Ainsi naquit le canton. Mais, structure
intermédiaire entre la commune et le district, puis, après 1800, entre la
commune et l'arrondissement, on se garda de lui donner une vraie personnalité
et un mode de représentation. Le faire aurait diminué l'importance des maires
et des communes, relais essentiel, maillage majeur de l'administration et du
gouvernement de la France, et, après 1800, l'importance des sous-préfets,
piliers de l'administration territoriale, et des arrondissements. Seul le
Directoire tenta, entre 1795 et 1799, de substituer le canton à la commune. Ce
fut un échec, définitif. Ainsi, pendant deux cents ans, le canton survécut
comme base électorale de certaines carrières politiques, siège de justice,
voire de police, circonscription de recrutement pour les grandes armées
permanentes naissantes, territoire indispensable pour le droit,
l'administration, les habitus institutionnels français, carrefour de routes,
lieu de foires et de marchés, centre d'artisanat et de commerce. Et pourtant,
malgré d'innombrables propositions de réformes, jamais il ne fut reconnu comme
un véritable échelon politique. C'est cette histoire – peut-être en voie
d'achèvement – que ce colloque, organisé en septembre 2006 à l'université
Rennes 2, voudrait tirer de l'ombre.
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