Les Poésies d’Henri Heine
EAN13
9782381111681
Éditeur
Le Mono
Date de publication
Langue
français
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Les Poésies d’Henri Heine

Le Mono

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782381111681
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Comme tous les grands poètes, Henri Heine a toujours la nature présente. Dans
sa rêverie la plus abstraite, sa passion la plus abîmée en elle-même ou sa
mélancolie la plus désespérée, une image, une épithète formant tableau, vous
rappellent le ciel bleu, le feuillage vert, les fleurs épanouies, les parfums
qui s’évaporent, l’oiseau qui s’envole, l’eau qui bruit, ce changeant et
mobile paysage qui vous entoure sans cesse, éternelle décoration du drame
humain. — Cet amour ainsi exhalé au milieu des formes, des couleurs et des
sons, vivant de la vie générale, malgré l’égoïsme naturel à la passion,
emprunte à l’imagination panthéiste du poète une grandeur facile et simple
qu’on ne rencontre pas ordinairement chez les rimeurs élégiaques. — Le sujet
devient immense ; c’est, comme dans l’Intermezzo, la souffrance de l’âme
aimant le corps, d’un esprit vivant lié à un charmant cadavre : ingénieux
supplice renouvelé de l’Enéide ; — c’est Cupidon ayant pour Psyché une
bourgeoise de Paris ou de Cologne. Et cependant, qu’elle est adorablement
vraie ! Comme on la hait et comme on l’aime, cette bonne fille si mauvaise,
cet être si charmant et si perfide, si femme de la tête aux pieds ! « Le monde
dit que tu n’as pas un bon caractère, s’écrie tristement le poète, mais tes
baisers en sont-ils moins doux ? » Qui ne voudrait souffrir ainsi ? Ne rien
sentir, voilà le supplice : c’est vivre encore que de regarder couler son
sang.

Ce qu’il y a de beau dans Henri Heine, c’est qu’il ne se fait pas illusion ;
il accepte la femme telle qu’elle est, il l’aime malgré ses défauts et surtout
à cause de ses défauts ; heureux ou malheureux, accepté ou refusé, il sait
qu’il va souffrir et il ne recule pas ; — voyageant, à sa fantaisie, du monde
biblique au monde païen, il lui donne parfois la croupe de lionne et les
griffes d’airain des chimères. La femme est la chimère de l’homme, ou son
démon, comme vous voudrez, — un monstre adorable, mais un monstre ; aussi
règne-t-il dans toutes ces jolies strophes une terreur secrète.
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