La démangeaison
EAN13
9782246748694
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La démangeaison

Grasset

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Longtemps, Lorette Nobécourt a brûlé ses textes. Mais en 1994, un court récit
échappe au feu : c’est La démangeaison, que publient alors les éditions
Sortilèges. Confession, monologue, carnet d’une souffrance ou d’un mauvais
rêve, ces cent pages marquent la naissance d’un écrivain et apparaissent très
vite comme un talisman noir qu’on se transmet. Depuis son enfance, Irène
souffre de psoriasis. Maladie chronique et sans cause. La peau s’enflamme, les
doigts s’agitent, le cœur s’affole. Il n’y a plus de pensée vagabonde. Il n’y
a plus que ça, cette monstruosité. Le corps est une plaie. Toute pensée est
une plaie. Bien sûr on vous regarde. Enfant, gamine, adolescente : la pauvre.
Mais Irène ne se plaint jamais. La chair est malade ? Alors Irène se fait le
verbe. Sa langue est dure. Magnifique. Ses mots sont une écharde qui irrite le
monde, qui saisit le regard du père, le geste des amants. Qui caresse la
quenotte enfantine, un peu apaisée. La démangeaison porte en soi tous les
thèmes de l'oeuvre de Nobécourt : l’enfant silencieuse ; le corps blessé ; le
désir sans fin ; l’impossibilité de vivre dans ce monde – et c’est l’écriture
qui frappe, d’emblée, chez cette jeune femme. Pas de psychologie. Pas de papa-
maman. Pas de causes. Osons le mot : pas de société. Il n’y a que la
contamination des mots : et on finit sa lecture, gêné, transpercé, en se
frottant l’avant-bras, la paume, le poignet, la cuisse : c’est que la
littérature a gagné, en sa peau de chagrin.
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