François Augiéras, le dernier primitif
EAN13
9782246694793
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
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François Augiéras, le dernier primitif

Grasset

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Par un de ces pressentiments dont il était coutumier, François Augiéras
(1925-1971) avait deviné que sa notoriété serait posthume. La publication de
sa première biographie devrait donner lieu à une reconnaissance attendue.
Lorsque naît François Augiéras, le 18 juillet 1925 à Rochester, aux Etats-
Unis, son père, professeur de musique, est mort depuis trois mois des suites
d'une opération. Rentré en France avec sa mère, il passe quelques années à
Paris, puis c'est le départ vers le Sud-Ouest, lieu d'origine de sa famille
paternelle. Augiéras fera du Périgord magique, haut-lieu de la préhistoire,
une terre spirituelle. Sous l'Occupation, il s'enrôle dans un camp de
jeunesse. On joue du pipeau. On danse autour du feu. On rend un culte aux
forces de la nature, ce qui convient au nomade qu'il sera toujours. N'ayant
guère la fibre maréchaliste, il finit par devenir acteur dans un théâtre de
marionnettes ambulant puis moniteur pour jeunes délinquants... En 1944, il
s'engage dans la marine à Toulon. On l'envoie en Algérie et le désert le
révèle à lui-même. Deux ans plus tard, il se rend chez son oncle, le colonel
Augiéras, personnage excentrique, qui vit dans un musée fortifié en plein
Sahara. Avec cet oncle, il découvre l'homosexualité. De cette rencontre, naît
Le Vieillard et l'Enfant, livre publié à compte d'auteur sous le pseudonyme
d'Abdallah Chaamba et envoyé à des correspondants choisis. Parmi eux, André
Gide. Augiéras le rejoindra en Sicile, puis à Nice. Deux entrevues émouvantes,
ultime et brève incandescence amoureuse dans l'existence du vieil écrivain qui
meurt quelques mois plus tard. François a à peine vingt-cinq ans. En maraude
sur les chemins du monde, Augiéras séjourna ensuite au mont Athos et envisagea
de s'y faire moine. C'est là qu'il approfondit sa connaissance des icônes,
avec ce fond d'or qu'on retrouvera dans ses propres peintures. Car on sait peu
qu'il fut aussi peintre. Ses oeuvres, aujourd'hui très recherchées par
certains collectionneurs - on pourrait presque dire des initiés- sont
imprégnées d'un mystère sacré, au même titre que certaines oeuvres d'art
primitif, d'Océanie ou d'Afrique. Nomade, aventurier, barbare d'Occident,
comme il se nommait lui-même, Augiéras finira à l'asile, parmi les « vieux,
les indigents, les idiots du village ». Parachevant l'existence d'un artiste
maudit, artiste païen en quête de dépassement spirituel, il meurt au CHU de
Périgeux d'une crise cardiaque, en décembre 1971, à quarante-six ans
seulement. « Ma plus belle oeuvre d'art, serait-ce ma vie ? » se demandait
François Augiéras. Epopée drôlatique, à la fois grandiose et misérable, son
existence prend souvent des allures de légende ; traversée de flamboiements,
de magie, comme celle d'un Van Gogh ou d'un Rimbaud, c'est une passionnante
aventure spirituelle. Sa biographie se lit comme un livre d'aventures.
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