- EAN13
- 9782221118665
- Éditeur
- Robert Laffont
- Date de publication
- 07/04/2011
- Collection
- Romans Français Laffont
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782221118665
- Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
11.99
Autre version disponible
-
Papier - Robert Laffont 20,50
"... Elle ne parlait guère. Elle ne semblait pas curieuse, excitée comme ses
compagnes, impatientes de commencer leur apostolat. En plus, sa couleur la
mettait à part, cette peau noire qui l'habillait comme un vêtement de grand
deuil. Elle n'était pas franchement négresse. Plutôt métisse d'on ne savait
combien de races. Elle ne portait pas l'habit religieux, n'ayant pas prononcé
de vœux. Elle était vêtue d'une stricte robe grise et portait autour du cou un
foulard coupé en deux par un ruban qui soutenait une massive croix en or.
Hiver comme été, matin, midi et soir, elle ne quittait jamais ce foulard,
toujours noué serré, assorti à la couleur de ses vêtements. D'où sortait-elle
? De la Guadeloupe ou de la Martinique. Enfin, d'une de ces colonies qui n'ont
de françaises que le nom, habitées par des nègres baptisés, qui font quand
même bamboulas, jurent comme des païens, battent le tambour et boivent des
alcools forts... "
Une nouvelle fois, avec la force et la cruauté qui hantent son œuvre, Maryse
Condé met en scène le supplice des peuples opprimés et plus particulièrement
celui des femmes martyrisées. Dans ce roman " endiablé " où les vivants et les
morts se mêlent parfois amoureusement, Maryse Condé trace à l'encre rouge sang
le destin de Célanire Pinceau, bébé sacrifié à sa naissance sur l'autel de la
réussite politique d'un Blanc et qui n'aura pas assez de toute sa vie pour se
venger du crime dont elle a été la victime.
compagnes, impatientes de commencer leur apostolat. En plus, sa couleur la
mettait à part, cette peau noire qui l'habillait comme un vêtement de grand
deuil. Elle n'était pas franchement négresse. Plutôt métisse d'on ne savait
combien de races. Elle ne portait pas l'habit religieux, n'ayant pas prononcé
de vœux. Elle était vêtue d'une stricte robe grise et portait autour du cou un
foulard coupé en deux par un ruban qui soutenait une massive croix en or.
Hiver comme été, matin, midi et soir, elle ne quittait jamais ce foulard,
toujours noué serré, assorti à la couleur de ses vêtements. D'où sortait-elle
? De la Guadeloupe ou de la Martinique. Enfin, d'une de ces colonies qui n'ont
de françaises que le nom, habitées par des nègres baptisés, qui font quand
même bamboulas, jurent comme des païens, battent le tambour et boivent des
alcools forts... "
Une nouvelle fois, avec la force et la cruauté qui hantent son œuvre, Maryse
Condé met en scène le supplice des peuples opprimés et plus particulièrement
celui des femmes martyrisées. Dans ce roman " endiablé " où les vivants et les
morts se mêlent parfois amoureusement, Maryse Condé trace à l'encre rouge sang
le destin de Célanire Pinceau, bébé sacrifié à sa naissance sur l'autel de la
réussite politique d'un Blanc et qui n'aura pas assez de toute sa vie pour se
venger du crime dont elle a été la victime.
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