« Fille » de Camille LAURENS Ed Gallimard

Un destin de Fille !
En 1959, une enfant née, fille, alors que ses parents ne désiraient qu'un garçon. « Mais une fille c'est bien quand même ! »
Ce "quand même" façonnera toute sa vie de fille, de femme puis de mère ; surtout que quelques années, plus tard, Laurence entendra son père répondre à la question : « avez-vous des enfants ? » par un « non, j’ai deux filles ! »
Etre fille, devenir femme, puis mère. Tout ce qui se transmet de mère à fille. Mais aussi ce qui a évolué grâce aux transformations de la société.
Pourtant le destin de Laurence sera à tout jamais marqué par les paroles de son père.
Le poids des mots qui impacte une vie !

Le Fil rompu, nous immerge dans la grande Histoire à travers l’histoire de Madame Janick.
En 2015, à New York, la vieille dame relate à son jeune voisin Ethan, l’épopée familiale qui la ramène de ses origines polonaises à Kalisz en 1913 jusqu’en Amérique, de nos jours. Des souvenirs de son vécu, lâchés péniblement par une mémoire peu encline à se replonger dans un douloureux passé.
Katarzyna, Edith et Magda, trois générations de femmes entraînaient dans les turbulences des conflits mondiaux. D’une guerre à l’autre, d’Europe aux Etats-Unis, Magda se délivre de son trop lourd secret, une somme de souvenirs qu’elle doit ressusciter pour alléger sa peine.
Un souffle puissant qui dévoile une magnifique saga.

Une fresque familiale dans un monde en changement.
En 1970, alors que les trois filles Malivieri grandissent dans une famille catholique et modeste à Aix-en-Provence, Hélène la cadette est partagée entre une vie provinciale pendant l’année scolaire et une vie parisienne durant les vacances ; un arrangement entre le père et l’oncle, un partage de l’enfant. Elle découvre deux mondes totalement décalés ; si avec ses parents, toute nouveauté semble un danger potentiel, à Neuilly, l’argent affranchit de tout.
A dix-huit ans, sa sœur Sabine ne rêve que de théâtre, elle aussi absorbée par la vie parisienne.
Leurs parents, Agnès et Bruno semblent dépossédés de leurs aînées : L’émancipation des filles, leurs idéaux bousculent la pérennité familiale. Mariette, la benjamine va devoir trouver sa place dans ce chaos, la liberté de vivre sa vie.

Véronique Olmi nous dépeint avec justesse l es retentissements de mai 68 dans une famille aimante jusqu’à la promesse de l’espoir de mai 1981. (cf PAGE N°203)

Saphia AZZEDDINE nous livre un magnifique hommage à l’homme de sa vie. Son père qui aurait pu n’être qu’un patriarche autoritaire mais qui loin de là, a toujours donner la priorité à ses enfants, ses trésors. Un amour voué sans limites mais avec des inconditionnels, un respect de la morale, une honnêteté et une dignité irréprochables. Un père bienveillant qui ne doit sa liberté que grâce à la maîtrise totale de ses actes y compris celui de refuser le moindre privilège.

Un enfant orphelin de père, élevé dans les années 40, dans un pays d’hommes - le Maroc - par des femmes ; qui s’est métamorphosé en un papa au foyer accordant à ses enfants chéris un regard maternel et qui a su les façonner en des adultes accomplis et libres.

Un merveilleux message d’amour.
Un roman autobiographique touchant, sensible, avec son petit côté piquant et ironique.

Alors que tous ses copains ont quitté joyeusement le collège, heureux du vent de liberté que leur amène l’entrée au lycée, Lou est désespérée : comment apprécier les petits bonheurs de la vie alors que nous vivons dans un monde qui brûle ? A quoi sert d’étudier pour s’assurer un avenir puisque personne ne sait ce que demain nous réserve ? Et que dire de tous ces adultes qui ne se rendent pas compte qu’une catastrophe climatique arrive ! En plus, Lou n’est pas populaire comme certaines filles de sa classe, elle se sent transparente. Le jour où elle découvre une vidéo de Gréta Thunberg, elle est bouleversée, fascinée par les slogans de cette gamine plus jeune qu’elle. Lou décide d’agir, elle va relever le défi et organiser une manifestation dans sa ville. Ses camarades de classe vont alors découvrir en Lou, une véritable battante. Elle pourra compter sur leur solidarité pour protester face au péril climatique à venir.
Avec ce roman optimiste, Jean-Philippe Blondel nous prouve sa foi en la jeunesse capable de se mobiliser pour changer le cours des choses.
cf Page 201-202