Dans Perspective(s), Laurent Binet joue avec les codes du roman policier, une énigme et des indices distillés au fil des pages, mais ceci dans le contexte historique et artistique de Florence à la Renaissance. En 1557, le peintre Jacopo de Pontormo est retrouvé assassiné au pied de ses fresques dans l’église San Lorenzo. Giorgio Vasari, homme de confiance de Cosimo de Médicis est mandaté pour mener l’enquête. C’est sous forme épistolaire que l’auteur nous apporte peu à peu les interrogations et les espoirs de chaque protagoniste. De Cosimo de Médicis, Duc de Florence, à Catherine de Médicis, Reine de France, de l’illustre Michel-Ange à Giorgio Vasari, inventeur de l’histoire de l’art, tous sous la plume alerte de Laurent Binet nous livrent leurs perspectives.

A Venise en 1699, Ilaria n’a que deux mois et demi lorsqu’elle est confiée à La Pieta, institution qui recueille des enfants abandonnés pour les vouer à la musique. Pourtant Ilaria n’est pas orpheline. Sa mère Francesca désire plus que tout que sa fille entre en musique pour avoir un autre destin que le sien. La petite est acceptée à La Pieta en échange des étoffes que ses parents fourniront pour vêtir les plus pauvres de l’institut. Dès huit ans, Ilaria devient l’élève du maestro Antonio Vivaldi qui lui enseigne le violon. Alors qu’elle ne vit que pour la musique, le grand feu de l’amour va faire vibrer en elle une corde qui l’emprisonnera peu à peu. En virtuose, Léonor de Récondo fait parler les mots aussi bien que son violon. La musicalité et la poésie de sa plume nous plongent avec émotion dans le Venise de l’époque.

Un magnifique roman qui nous somme de réfléchir à ce que demain pourrait être si nous ne changeons pas nos comportements. Francesca, est climatologue et militante écologiste en Angleterre. En vain, elle ne cesse d’alerter sur les risques imminents dus aux changements climatiques. Ayant le sentiment de se battre inutilement, elle prépare discrètement un refuge pour ses enfants. Alors que les tempêtes, les tremblements de terre, les incendies se déclarent dans de nombreux pays, chacun pense que les désastres arrivent toujours au loin. La prise de conscience est difficile pourtant un jour la catastrophe arrive. Cette fiction de Jessie Greengrass pourrait ressembler à un futur proche. Des personnages attachants et une écriture sensible font de ce roman un de ceux qui nous marquent.

Sur le pont Notre Dame, Marguerite, fille et petite-fille d’enlumineurs réputés, rêve de devenir peintre. Pourtant la fillette ne peut échapper à l’apprentissage des tâches domestiques supervisée par une mère autoritaire. Dès qu’elle le peut, elle s’enfuit pour observer les hommes qui travaillent dans l’atelier. Passionnée, Marguerite peut compter sur son grand-père, son père et son parrain qui l’encouragent à poursuivre ses rêves. Le chemin pour devenir enlumineur est long. Celui de Marguerite sera semé d’embûches, elle devra faire face à sa mère qui tentera tout pour l’en détourner. Mais la jeune femme a un caractère bien trempé et une détermination à toute épreuve. La plume subtile d’Anne Delaflotte Mehdevi plonge avec délice, le lecteur dans le Paris moyenâgeux.

Dans le quatrième volet du cycle Une clochette sans battant, Aki Shimazaki nous présente Nabuki, le fils de la famille Niré. Celui qui a osé refuser d’habiter avec sa mère et son père après son mariage avec l’indépendante Ayako. La coutume veut pourtant que le fils héritier d’une maison y vive avec ses parents. Ce refus a déclenché une surprenante colère chez sa mère, un des premiers signes de la maladie d’Alzheimer.
Par crainte de perdre totalement la mémoire, Fujiko a alors décidé de secrètement se raconter dans un journal intime. Ce cahier dans lequel elle révèle des secrets les plus troublants, elle le cache au fond d’un bureau d’écolier. Là où un de ses enfants le découvrira peut-être un jour et alors il sera temps pour lui de lever le voile sur son passé.
Une merveille !