La France au XVIIe siècle
EAN13
9782200353575
ISBN
978-2-200-35357-5
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
DD.HISTOIRE
Nombre de pages
192
Dimensions
21 x 15 cm
Poids
320 g
Langue
français
Code dewey
944.033
Fiches UNIMARC
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La France au XVIIe siècle

De

Armand Colin

Dd.Histoire

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INTRODUCTION?>L' histoire politique de la France au XVIIe siècle voit l'émergence de l'État moderne. Si la rupture de la Fronde (1648-1652) semble opposer un «âge baroque» à un «âge classique», la monarchie connaît en fait une évolution lente qui aboutit au gouvernement réglé dont Versailles est le centre. Au sommet de l'Etat, le roi élimine ses adversaires de façon violente, par l'assassinat ou par des procès politiques qui aboutissent le plus souvent à leur exécution, quelquefois à leur relégation. La noblesse, évincée progressivement de son rôle de conseiller du prince, est ramenée au service du roi à la cour et à l'armée. Elle tente de s'opposer à cet effacement et à son remplacement par des officiers de plume, arrivés aux postes les plus élevés par la vénalité et l'hérédité des charges. Longtemps la révolte est l'expression des choix politiques des princes, qui regroupent derrière eux d'immenses clientèles prêtes à servir leur cause : les guerres civiles agitent la première moitié du siècle jusqu'à la Fronde, la dernière, la plus longue et la plus sanglante de toutes.Tout au long du siècle, les luttes religieuses cristallisent aussi les oppositions. Le pouvoir réagit avec violence. Contre les protestants Louis XIII fait la guerre en respectant la liberté religieuse des huguenots mais, sous Louis XIV, la persécution contre les protestants, les jansénistes et, plus tard, les quiétistes exprime la volonté du monarque de réduire tous ses sujets à l'obéissance.Enfin, le poids de l'impôt, fortement alourdi après l'entrée de la France dans les guerres européennes, entraîne des révoltes populaires, presque endémiques de 1636 à 1643, mais qui se prolongent au-delà : les dernières agitent encore la Bretagne en 1675 et les Tard-Avisés en 1707.À l'extérieur, la régence de Marie de Médicis mise à part, la politique des rois Bourbons est marquée par la volonté de briser l'étau dans lequel les Habsbourg enserrent la France. Repousser la frontière vers le nord et l'est pour protéger Paris, la régulariser en comblant les enclaves et en renonçant aux « portes », citadelles isolées en territoire ennemi, bref, faire son « pré carré », telle est l'ambition permanente. De ce fait, la guerre est au centre de toute la construction de l'État moderne. Elle mobilise les énergies de 1635 à 1659, puis pendant trente ans sur les cinquante-quatre du règne personnel de Louis XIV, jusqu'à ce que les traités d'Utrecht et de Rastadt installent un Bourbon à Madrid, « effaçant » pour ainsi dire, suivant le mot de Torcy, les Pyrénées.Le rayonnement de la France tient alors à la puissance de sa démographie, qui se reconstitue après les grandes crises, à l'impact de ses forces armées sur terre et sur mer, à l'organisation efficace de son gouvernement, à sa culture enfin, dont Versailles devient le symbole. Tel est le « modèle français» qui s'imposera aux despotes éclairés du siècle suivant.Structure de l'ouvrage?>Partie« Analyse et synthèse »L'objectif de l'ouvrage est de proposer la trame chronologique nécessaire à toute étude thématique ultérieure. Le récit des événements décrit l'évolution politique qui, à travers les conflits intérieurs et extérieurs, met en place la monarchie administrative de 1598 à 1715.Le plan adopté divise le récit en six périodes articulées par des dates charnières : la mort de Henri IV en 1610, le grand choix de Louis XIII en faveur de Richelieu et pour la lutte contre les Habsbourg en 1630, la période Mazarin de 1643 à 1661, enfin la coupure de la révocation de l'édit de Nantes en 1685 qui divise les cinquante-quatre ans du règne personnel de Louis XIV.Pour rendre plus accessible le récit des conflits, nous avons largement fait appel à la géographie historique qui permet de saisir d'un coup d'œil la poussée des frontières et d'analyser les espaces des affrontements en France et en Europe. Les institutions ont été, elles aussi, cartographiées : elles montrent ainsi la complexité des divisions administratives qui se superposent dans la France d'Ancien Régime.Partie « Documents et méthodes »Cette partie comprend plusieurs documents : cinq cartes illustrant les divisions administratives de la France au XVIIe siècle, deux gravures accompagnées d'une légende en vers, une lettre patente et un plan de Versailles qui permet une évocation des palais dans l'Europe des XVIIe-XVIIIe siècles. La présentation adoptée est propre à la collection : elle privilégie la démarche sur le produit fini. On ne présente donc pas des explications de documents au terme de leur mise en forme, mais les étapes de leur élaboration.Partie « Repères et outils »Plusieurs instruments de travail permettent d'appréhender au mieux la période : une chronologie des principaux événements, des tableaux généalogiques facilitant la compréhension des alliances entre les grandes familles européennes, une bibliographie regroupant les ouvrages cités par thème, un index et une table des cartes.?>ANALYSE ET SYNTHESE?>?>1?>HENRI IV (1598-1610)?>Les douze dernières années du règne de Henri IV ont laissé un souvenir impérissable dans la mémoire collective : années du retour à la paix religieuse, du redressement économique, de l'affirmation du pouvoir bienfaisant d'un prince, père de ses sujets, elles fondent la légende du grand roi de la poule au pot, et fait de Henri IV le plus connu et le meilleur des rois.
Le retour de la paix (page 9)En 1598, la paix de Nantes met fin aux guerres civiles et la paix de Vervins termine le conflit avec l'Espagne. Le roi gouverne avec quelques conseillers, rompus aux affaires, et met à l'écart la grande noblesse. La pratique tend à rejoindre la théorie d'une monarchie de droit divin : le roi, lieutenant de Dieu sur terre, est la source de tout pouvoir.
La restauration du royaume (page 13)Sans bouleverser les institutions, Henri IV gouverne dans les provinces en s'appuyant sur la noblesse et, de plus en plus, sur les officiers de justice et de finances. La vénalité et, désormais, l'hérédité des charges obligent le roi à partager la puissance publique et le conduisent à utiliser en parallèle des commissaires nommés par lui et révocables. La fin des guerres de Religion permet un retour de la prospérité. L'édit de Nantes donne à l'Église des facilités nouvelles pour développer la Contre-Réforme catholique.
Les dernières années (page 27)Le Roi Très Chrétien opte pour une politique d'équilibre en Europe et apporte son soutien aux puissances protestantes pour faire pièce aux ambitions des Habsbourg, dont les possessions encerclent le royaume. Il n'hésite pas, en 1610, à préparer une expédition importante pour régler la succession de Clèves et de Juliers. Toute sa vie en butte aux complots, Henri IV meurt assassiné le 14 mai 1610.Le retour de la paix?>La paix de Nantes (13 avril-2 mai 1598)L'édit de Nantes est aujourd'hui l'événement le plus célébré en France dans les commémorations après la Révolution et la fin des conflits du XXe siècle. Pour les contemporains, il sanctionne la fin des guerres de Religion et la volonté de réconciliation, œuvre de paix, âprement négociée et imposée par Henri IV à des parties qui ne l'acceptent que par une immense lassitude. En effet, dans les derniers mois de 1597 et les premiers de 1598, Henri IV vient à bout des dernières résistances, des protestants d'abord, des ligueurs ensuite.L'édit signé à Nantes met un terme aux guerres de Religion qui ont ravagé le royaume pendant plus de trente ans. Il n'est certes pas le premier du genre. Du temps de Henri III ont été signés les édits de Poitiers (1577), de Nérac (1579), de Fleix (1580) et, par Henri IV lui-même, celui de Mantes (1591). Mais celui de Nantes, appuyé sur l'autorité du roi, ses succès militaires et les négociations préalables avec les ligueurs, a enfin connu le succès dans la durée. Il règle l'exercice de la Religion prétendue réformée dans un pays catholique, fait exceptionnel dans l'Europe du temps, la Pologne mise à part.D'abord l'édit impose à tous l'oubli des troubles et des horreurs passés et accorde une amnistie générale, sauf cas de « forcement de femmes et de filles, brûlements, meurtres, voleries, guet-apens hors les voies d'hostilité ». Il représente un compromis d...
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