La Grève des électeurs
EAN13
9782490806010
Éditeur
Les explocrapatouilleurs
Date de publication
Collection
Les Fossoyeuses de Littérature
Langue
français
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La Grève des électeurs

Les explocrapatouilleurs

Les Fossoyeuses de Littérature

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La Grève des électeurs est le titre d’une chronique, d’inspiration clairement
anarchiste, de l’écrivain français Octave Mirbeau, parue le 28 novembre 1888
dans Le Figaro. Par la suite le texte a été publié à de nombreuses reprises
sous la forme d’une brochure, souvent associé à une autre chronique, « Prélude
», parue, également dans Le Figaro, le 14 juillet 1889.

Le texte est repris dans le Supplément Littéraire de La Révolte du 9 décembre
1888, puis en 1902 dans le n° 22 d'un journal anarchiste, Les Temps nouveaux.
Rééditions en 1919, en 1924, en 1934, en 1980.

Comme tous les anarchistes, Mirbeau ne voit dans le suffrage universel et le
recours à des élections qu’une duperie par laquelle les dominants obtiennent à
bon compte l’assentiment de ceux-là mêmes qu’ils oppriment et exploitent.
S’adressant à l’électeur moyen, « ce bipède pensant, doué d’une volonté, à ce
qu’on prétend, et qui s’en va, fier de son droit, assuré qu’il accomplit un
devoir, déposer dans une boîte électorale un quelconque bulletin », il
s’emploie donc à démystifier, discréditer et délégitimer le prétendu droit de
vote, “grâce” auquel les opprimés, dûment aliénés et abêtis, choisissent
“librement” leurs propres prédateurs : « Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne
se disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas
pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête
que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher
et choisit son bourgeois. » Et Mirbeau d’ajouter, avec une ironie amère : « Il
a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »

Au lieu d’assumer sa liberté, l'électeur, cet « inexprimable imbécile », ne
fait en réalité que se choisir un maître, qui l’éblouit de promesses
impossibles à tenir et qui n'a pas le moindre souci des intérêts des larges
masses : il participe, ce faisant, à son propre asservissement. Mirbeau
appelle donc les électeurs à faire la grève des urnes et à se comporter, non
en moutons grégaires, mais en citoyens lucides.

La Grève des électeurs est le texte de Mirbeau le plus connu, parce qu’il a
été massivement diffusé par les groupes anarchistes européens de toutes
obédiences, qui voyaient dans la démocratie représentative, reposant sur des
élections, une illusion extrêmement dangereuse pour l’émancipation
intellectuelle des prolétaires. Tiré, sous forme de tract, à des centaines de
milliers d’exemplaires, il a été traduit dans de nombreuses langues : en
allemand (« Der Streik der Wähler », en anglais (« Voters strike »), en
espagnol (« La Huelga de los electores »), en grec (Η Απεργία των ψηφοφόρων) ,
en italien (« Lo sciopero degli elettori »), en néerlandais (De Kiezersstaking
ou « De staking der kiezers »), en polonais (« Strajk wyborców »), en
portugais (« A Greve dos eleitores »), en russe (« Стачка избирателей »), en
serbe (« Štrajk glasačâ ») et en arménien (« Ընտրողների գործադուլը »).

Source : Wikipédia.
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